Homélie pour la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, le 1er janvier, le Jour de l'An Année A « Et moi, je les bénirai »

Hermann Giguère

Homélies dominicales pour les temps liturgiques par Mgr Hermann Giguère P. H. du Séminaire de Québec. Homélie du 1 janvier 2020, le Jour de l'An, pour la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu (fête d'obligation au Canada) et la Journée mondiale pour la paix, Année A. Textes: Nombres 6, 22-27, Galates 4, 4-7 et Luc 2, 16-21.

Ce premier jour de l'année est une rencontre traditionnelle au Québec. C'est aussi une visite à l'église pour offrir cette nouvelle année au Seigneur. Vous l'avez faite avec joie. Tout en célébrant la venue d'une nouvelle année, nous sommes invités par la liturgie à regarder Marie sous son titre de Mère de Dieu (théotokos en grec) et le pape François nous invite à prier pour la paix dans le monde car c'est aussi la Journée pour la paix.

J'ai trouvé un fil conducteur pour mon homélie où ces trois thèmes sont réunis harmonieusement. Je vous le partage simplement. Ce fil conducteur m'a été inspiré par la première lecture. En effet quoi de plus beau que de commencer l'année en célébrant l'action de Dieu toujours à l'œuvre dans nos vies et dans le monde ici et maintenant.

I – Une présence toujours là

C’est l’essentiel de cette bénédiction de l'Ancien Testament qu’on trouve dans le Deutéronome qu'on vient d'entendre et qui était très appréciée de saint François d'Assise qui en avait fait son passeport pourrait-on dire. « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » Il la répétait à tout moment. Il en avait fait un résumé en deux mots qui sont devenus une salutation répandue par la suite « Pax et Bonum » ce qui veut dire « Paix et Bien ».

Je fais ce matin la même chose que saint François et je reprends les mots de l’Écriture et je vous dis, moi aussi, du fond de mon cœur : « Que le Seigneur vous bénisse et vous garde ! Qu’il fasse briller sur vous son visage, qu’il vous prenne en grâce ! Qu’il tourne vers vous son visage de bonté et de miséricorde et qu’il vous apporte la paix dans vos cœurs, dans vos familles et dans notre monde! »

Au cours de cette nouvelle année, vivons dans la foi avec la certitude d’une présence vivante de Dieu qui est déjà là dans nos vies. Remettons-lui la nôtre pour qu’elle devienne porteuse de vie éternelle. C’est ce que je vous souhaite. Amen!

Je ne peux terminer sur ces vœux qui sont bien de circonstance sans dire un mot des deux autres sujets de cette fête du 1er janvier.

II- Marie, Mère de Dieu

La fête de Marie, Mère de Dieu est une belle occasion de célébrer l’action de Dieu dans le monde par le don de son Fils bien-aimé qui prend corps dans le sein de la Vierge Marie qu’on peut ainsi appeler Mère de Dieu (théotokos en grec).

Quoi de plus beau que ce mystère d’un Dieu qui se fait l’un de nous. Marie a accueilli dans la foi ce don de Dieu en devenant mère. Saint Augustin dit que Marie est Mère de Dieu de deux façons. Tout d’abord parce qu’elle a porté le Fils de Dieu et lui a donné naissance. Ensuite - et il insiste sur ce point - parce qu’elle a eu foi en la Parole de Dieu qui lui annonçait que celui qu’elle portait en elle était le Fils de Dieu.

Elle est Mère de Dieu, dira-il, parce qu'elle a « conçu d'abord dans son cœur et ensuite dans son sein » (Discours, 215, 4). « Marie est plus heureuse de comprendre la foi au Christ, écrit-il, que de concevoir la chair du Christ. Sa liaison maternelle ne lui eût servi de rien, si elle n'avait été plus heureuse de porter le Christ dans son cœur que de le porter dans sa chair ». C’est pourquoi, l’évangile de ce jour nous rappelle que « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ».

La foi se développe dans la méditation et la prière. Elle est une voie qui nous fait entrer dans les pensées et le plan de Dieu sur nous et sur le monde. Notre Dieu est celui de qui vient tout bien et toute grâce. Que notre nouvelle année soit marquée par cette foi en son action et en sa présence et à l’exemple de Marie prenons le temps de regarder ce qui se passe et de le méditer dans nos cœurs à la lumière de la Parole de Dieu.

III – La Journée mondiale de la paix

Enfin quoi de plus beau que de voir l’action de Dieu à l’œuvre dans notre monde pour faire surgir un monde meilleur, un monde où les gens s'entendent au lieu de se détruire, où chacun a sa place et son rôle et est respecté, un monde où règne la paix.

Si la paix qu'on souhaite est un don de Dieu, elle est aussi une tâche qui repose sur nos épaules. Sans nous la paix demeure une entreprise illusoire. C'est chacun et chacune de nous qui doit devenir un instrument de paix, tout d'abord en nous, autour de nous, puis dans notre milieu et dans le monde.

Nos prédécesseurs ont mobilisé des millions de personnes pour la protéger cette paix lors des conflits mondiaux de 1914 et 1939. Elle est toujours à risque et nous devons nous rappeler les dangers qui la guette. Que cette année 2020 qui commence nous voit prêts à répondre présents aux appels de la paix autour de nous et dans le monde.

Conclusion

Redisons en terminant cette belle prière de saint François d’Assise que vous connaissez sûrement :

Oh ! Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix :
Où est la haine, que j’apporte l’Amour.
Où est l’offense, que j’apporte le Pardon.
Où est la discorde, que j’apporte l’Union.
Où est le doute, que j’apporte la Foi.
Où est l’erreur que j’apporte la Vérité.
Où est le désespoir, que j’apporte l’Espérance.
Où est la tristesse, que j’apporte la Joie.
Où sont les ténèbres, que j’apporte la Lumière.



Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec

27 décembre 2019















Homélie pour la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, le 1er janvier, le Jour de l'An Année A « Et moi, je les bénirai »
LECTURES DE LA MESSE pour la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, le 1er janvier, le Jour de l'An Année A

PREMIÈRE LECTURE
« Ils invoqueront mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai » (Nb 6, 22-27)
Lecture du livre des Nombres

Le Seigneur parla à Moïse. Il dit :
« Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras :
Voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël :
“Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,
qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
qu’il t’apporte la paix !”
Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël,
et moi, je les bénirai. »

– Parole du Seigneur.

PSAUME
(Ps 66 (67), 2-3, 5, 6.8)
R/ Que Dieu nous prenne en grâce
et qu’il nous bénisse ! (Ps 66, 2a)

Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu'ils te rendent grâce tous ensemble !
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !

DEUXIÈME LECTURE
« Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4-7)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates

Frères,
lorsqu’est venue la plénitude des temps,
Dieu a envoyé son Fils,
né d’une femme
et soumis à la loi de Moïse,
afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi
et pour que nous soyons adoptés comme fils.
Et voici la preuve que vous êtes des fils :
Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs,
et cet Esprit crie
« Abba ! », c’est-à-dire : Père !
Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils,
et puisque tu es fils, tu es aussi héritier :
c’est l’œuvre de Dieu.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE
« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » (Lc 2, 16-21)
Alléluia. Alléluia.
À bien des reprises, Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;
à la fin, en ces jours où nous sommes,
il nous a parlé par son Fils.
Alléluia. (cf. He 1, 1-2)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem,
et ils découvrirent Marie et Joseph,
avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire.
Après avoir vu,
ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé
au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient
de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ;
ils glorifiaient et louaient Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu,
selon ce qui leur avait été annoncé.

Quand fut arrivé le huitième jour,
celui de la circoncision,
l’enfant reçut le nom de Jésus,
le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

– Acclamons la Parole de Dieu.





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